
La vie des Glouk
Les juifs ne sont plus à la mode, déplore Victor à une réunion des Ashkénazes Anonymes. Qu'est-ce qu'on va devenir, se demande Ety, si seules demeurent quelques familles
minuscules, où on trouve malgré tout le moyen de se déchirer ?
Qu'est-ce qu'on va transmettre, si les rescapés ne veulent
pas parler, si tout le monde s'en moque, ou répond à notre
place ?
Nelly Wolf est universitaire, elle aurait pu se lancer dans
une somme académique sur l'identité des intellectuels juifs
français de 1990 à nos jours. Ou sombrer dans la « mélancolie de l'ashkénaze triste à famille merdique ».
Mais il se trouve qu'elle sait écrire, et merveilleusement
bien. Spécialiste du roman moderne, elle a choisi sa forme
ultime, la série, avec ses repères, Victor, Ety, les enfants, ses
personnages secondaires, ses silhouettes de passage.
La chronique est juste parce que drôle. C'est que la chroniqueuse a l'oeil perçant, la dent dure, et le coeur plein
d'une tendresse désabusée pour les hommes et les femmes
comme ils vont.
Goys s'abstenir ? Non. Car, affirme Nelly Wolf, « Les Glouk
sont des juifs comme vous et moi ».
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