« 30 janvier 2007
Je marche dans la rue où le coeur gît, en France où le coeur semble éteint, à la recherche d'un battement. Au bout, à l'hôtel du Vieux Paris, des Américains l'ont fait retentir. C'était l'ancien "Beat Hôtel" fréquenté par Ginsberg, Kerouac et Burroughs [...] Je m'arrête pour écouter le cliquetis des fleurets de la salle Coudurier, au n° 6 de la rue Gît-le-Coeur. Éclats dans le silence gelé du soleil d'hiver [...] Mon regard se pose alors non loin sur une porte étroite, jamais vue en passant par ici. [...] Sur une simple bande adhésive, de petits caractères indiquent le nom de l'établissement, un bistrot : « Taverne des ratés de l'aventure » et dessous, la gravure d'une chimère. »
Une image qui renvoie le narrateur au poète Stanislas Rodanski (1927-1981) : « C'est l'un de ces surréalistes extrêmes, en marge du mouvement, d'ailleurs exclu rapidement après-guerre », obsédé par la chimère justement, qui marquera de son sceau quelques-unes de ses oeuvres. « J'entre dans la Taverne. » À compter de là, 27 jours durant, le narrateur prend ses quartiers rêveurs en compagnie du patron, Bernard Schwartz. Lui aussi lié à Rodanski. Dans le sillage du « surréaliste extrême » surgissent tour à tour Jack Kerouac, Chrétien de Troyes, Étienne de la Boétie, H.D. Thoreau, Baudelaire, Henry Miller, Bernard Lamarche-Vadel, Fritz Zorn, Witold Gombrowicz, Dominique de Roux, Milo Manara, René Daumal, Hermann Hesse ou encore George Romero et F.J. Ossang...
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