
Et si, derrière la «poussée des populismes» en Europe, se
cachait une puissante vague nationaliste ? Au cours des
trois dernières décennies, des mobilisations nationalistes
et identitaires ont donné naissance à des formations politiques
perturbatrices, désormais solidement installées.
Pierre-André Taguieff ne voit pas en elles l'expression
d'une «fièvre populiste» ni l'indice d'un «retour du
fascisme», mais le surgissement d'un nouveau type de
contestation des démocraties représentatives et pluralistes.
Cette vague nationale-populiste s'est radicalisée
sous les effets conjugués d'une opposition virulente à la
construction européenne, d'une diabolisation croissante
de l'immigration et d'une hantise de «l'islamisation». S'y
ajoute une profonde méfiance vis-à-vis de la mondialisation,
dont les élites transnationales seraient les agents
et seuls bénéficiaires.
Ce faisceau de peurs, d'hostilités et de rejets explique
pourquoi le thème majeur du discours nationaliste est
aujourd'hui celui de l'identité collective menacée. Son
efficacité symbolique, traduite par des scores électoraux
impressionnants, tient au triple fait que l'État-nation
est en crise, que les systèmes représentatifs produisent
une insatisfaction croissante et que, dans les opinions
publiques, l'islam est synonyme de menace.
Ce n'est pas le moindre des paradoxes de ces partis nationalistes
et xénophobes que de partir à l'assaut d'une
Europe dont ils récusent le processus de construction.
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