
La pensée du roman
Cet ouvrage, dès sa parution en 2003, a rencontré un succès immédiat. Pourquoi ?
Loin d'écrire une énième histoire du roman, Thomas Pavel invite le
lecteur à comprendre les grandes orientations de ce genre littéraire.
Il traite du roman pour ce qu'il est depuis les origines : une tension,
constitutive et qui décrit un nombre limité de scénarios, entre des
personnages absolument parfaits et des êtres tout à fait méprisables. Les premiers suivent sans hésitation aucune les normes
morales les plus strictes (romans hellénistiques et de chevalerie),
quand les seconds, scélérats et filous, enfreignent, sans hésitation
aucune, les règles de la vie en commun (nouvelle, roman picaresque, voire élégie). Depuis le XVIIIe siècle, les romans qualifiés de
modernes, s'ils ont renoncé à l'opposition entre l'élégiaque et le
picaresque, n'ont cependant évité que partiellement l'idéalisation
des personnages. En vérité, les écrivains n'ont de cesse d'inventer
de nouvelles sortes de comportements qui soient impeccables et
peu plausibles, voire ridicules, ou répréhensibles assurément mais
avérés. Toute l'histoire du genre romanesque naît de cette pensée
créatrice, tendue entre l'idéalisation du comportement humain et sa censure.
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