
« Édition critique et étude du texte », précise la couverture. Cette double démarche s'inscrit dans un même projet. En revenant au manuscrit de 1917 et en procédant à une minutieuse analyse littéraire de La Messe là-bas, il s'agissait de retrouver le vrai texte : à la fois correct, libre d'erreurs d'édition, et aussi écrit authentique, haute poésie - tout autre chose que des vers « pieux ». Le but ultime ? Restituer la place qui revient à un ouvrage délaissé en raison de son indéniable difficulté. Une texture d'une densité peu commune, sous-tendue par une vaste érudition, une gamme stylistique qui va du familier à l'emploi autant expert que désinvolte des figures de rhétorique, puis passe de la confidence à l'exposé théologique : la manière claudélienne imposait à l'interprète force décryptages et annotations. Mais au-delà, l'oeuvre exigeait d'être lue comme un émouvant document humain. Si le poète symboliste retrempe sa plume dans l'encre des Pères, l'humble voix du croyant reste audible tout au long, homme déchiré qui a tant aimé et souffert. Depuis l'Introït jusqu'au dernier Évangile se maintient le lien avec le vécu de l'auteur ; sans quoi point de lyrisme ni de pathétique. Or c'est là en dernière analyse que se découvre la beauté du poème liturgique claudélien.
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