
À partir des années quatre-vingt, les pays latino-américains,
meurtris et déchirés par des décennies de régimes autoritaires et
de guérillas révolutionnaires, ont cherché à consolider leurs
démocraties. Ainsi ont-ils vu dans la création de commissions de
la vérité et de la réconciliation un remède aux conflits dans des
cadres fortement marqués, sur le plan collectif, par des clivages
idéologiques et sociaux hérités d'un passé récent. Sans parler, sur
le plan individuel, des douleurs physiques et morales parfois
indicibles, ou des rancoeurs et sentiments d'injustice très forts
parmi les populations.
Les résultats obtenus n'ont certes pas toujours été à la hauteur
des espérances, et les sociétés ne se sont pas trouvées pacifiées
simplement par la création de ces commissions. Mais un pas
décisif a souvent été franchi sur le chemin tortueux conduisant à
une démocratie consolidée. Établir la vérité sur le passé et
intégrer la construction de la mémoire collective dans le processus
de réconciliation des ennemis d'hier devait ainsi contribuer,
malgré les risques et les difficultés que présentait l'entreprise, à
écarter un retour des vieux démons et à tourner durablement la
page d'une des périodes les plus sombres du sous-continent.
Cet ouvrage propose une analyse inédite de l'expérience
latino-américaine des commissions de la vérité et de la réconciliation,
à travers un ensemble d'études juridiques et sociologiques.
Il offre ainsi un regard croisé sur l'une des expériences
les plus riches d'enseignements quant aux forces et aux faiblesses
des régimes démocratiques.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.