La première rencontre entre les princes thaïs du Tonkin et la France
fut orageuse : le prince de Muong Lai (Lai Chau en vietnamien) envoya
les Pavillons noirs chasser les troupes de Francis Garnier qui occupaient
Hanoi en 1873. Après quelques combats et malentendus, la deuxième fut
la bonne : abandonnant les drapeaux siamois et le régent vietnamien, les
princes signèrent en 1889 des traités avec Auguste Pavie. Ils préservaient
ainsi leur autonomie dans une région dévastée depuis des années par des
hordes chinoises et en proie à la rivalité entre le Siam et le Viêt-Nam.
Protecteurs lointains, les Français ne se sont guère aventurés en pays thaï
avant la guerre contre le Viêt-minh. Soucieuse alors de se rallier les
Thaïs, la France a créé un nouvel Etat en 1948 : la Fédération thaïe. Porte
d'accès au Haut Laos, ce territoire a vu la défaite de l'armée française à
Dien Biên Phu (Muong Tène en taï), suivie du massacre et de l'exode de
milliers de familles de maquisards thaïs, hmong, yao et austroasiatiques
hostiles à l'emprise vietnamienne kinh et communiste en 1954. Rarement
évoquée, l'histoire contemporaine des principautés thaïes du Tonkin
permet pourtant de saisir les enjeux géopolitiques et culturels de
l'occupation française en Indochine. Puissent les jeunes Thaïs de la
diaspora y trouver des réponses à leurs questions.
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