Je vendais de la skol sur le fleuve Zaïre

Agent depuis 1962 de l'Union minière du Haut-Katanga, devenue Gécamines, Jean Suys, licencié en 1984 pour «raisons économiques», est retourné au Zaïre en 1988 dans le cadre de la Coopération au Développement.

Après la rupture unilatérale, décidée par le Président Mobutu, de la Coopération avec la Belgique, l'auteur, peu désireux de rentrer au pays, décide de se lancer dans le transport fluvial de produits vivriers de l'intérieur du pays vers Kinshasa. Il fait appel à Anne Spilliaert, une amie de longue date, toujours prête à foncer dans tous les coups tordus. Ensemble, ils font construire un bateau en planches appelé là-bas baleinière.

Cette activité de commerce, cas unique pour des Blancs, permet aux deux compères de pénétrer dans des recoins de brousse presque oubliés de tous. Ils sont témoins de phénomènes occultes, de maléfices et de pouvoirs inexpliqués dont jouissent certains initiés.

Dans cet ouvrage, Jean Suys nous raconte ce Zaïre du Président Mobutu, soumis à la corruption, au rançonnage élevé au rang de système économique et où un caporal peut faire trembler un général, mais il évoque aussi ce pays mystérieux, insolite, attachant et combien envoûtant, sans y ajouter la moindre complaisance, ni coup d'encensoir, ni coup bas non plus. «J'ai vu, je raconte», aime-t-il à dire.

Grâce à des accords négociés avec les Brasseries Unibra, la baleinière emportait généralement à l'aller 500 casiers de Skol qui étaient vendus dans les bars tout au long du voyage.

Un film a été tiré de ces périples et a été présenté récemment, à plusieurs reprises, par les chaînes de télévision RTBF (Inédits), TV5 Europe et TV5 Afrique.