
La banane n'est guère aussi rentable, l'ananas ne nourrit plus son homme. Les vieux n'ont plus rien à perdre, et la jeunesse se morfond sur les marches du nord de l'ile Martinique où l'auteure qui y a passé une partie de son enfance se revoie grimper les escaliers.
À Macouba où l'exode devient galopant, nous sommes à la fin des années soixante. L'exil vers Fort-de-France d'abord puis vers la mère patrie qui tend les bras à tous ceux qui croient que l'herbe est plus verte ailleurs se fait ressentir et devient quasiment indispensable. Quitter ce petit bout de village, sortir de son enclavement est vital pour ceux qui sentent leur avenir pris au piège du désenchantement. Ils gouteront assez vite aux affres de l'amère patrie qui va les accueillir sans complaisance, avec le froid dont ils feront connaissance, le chômage qui les poursuivra encore, la crise de logement qu'ils ne subissaient pas autant dans leur case de Fibrociment.
Ils ne reconnaîtront pas leur Eldorado.
Ce roman raconte l'histoire vraie de tous ceux qui ont voulu fuir leur misère, en s'expatriant. Patricia Norca nous narre ce récit dans le détail et avec une belle poésie qui veut cacher la souffrance de ces gens qui n'auront d'autres choix que de toujours placer leur espoir ailleurs. Tanbou o Iwen ni bon son dit le proverbe créole.
Térèz Léotin
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