
«Nous les voulons en sang. Déchirés. Terrassés par les
horizons, les coups, les insultes qu'ils se seront lancées,
directement ou par reîtres et traîtres interposés. Que
Sarkozy et Villepin finissent épuisés par un combat de
plusieurs mois qui les aura laissés sur le tapis pendant
que la masse des députés de l'UMP observera avec soin
la joute pour se précipiter, in fine, dans les bras du
vainqueur, en l'assurant de leur fidélité indéfectible, de
leur admiration sans bornes et de la certitude - qui les
habitait depuis toujours - de sa victoire finale. Il
importe que Bayrou s'épuise dans son opposition
perpétuelle, avant de comprendre qu'il se doit de rallier
le camp du vainqueur pour obtenir un peu plus qu'un
strapontin ; Le Pen essayera sans doute de se présenter
pour un combat ultime, sachant qu'il ne fera jamais
mieux que sa divine surprise d'avril 2002, mais résolu
quand même à livrer son dernier combat, alors qu'il sait
que sa dépouille et son legs sont d'ores et déjà disputés
par Villiers et par Sarkozy. Dans l'autre camp, la rupture
sera consommée entre les mousquetaires déchaînés de
l'antiglobalisation, qui s'uniront ou pas sur le nom de
Bové ou de Besancenot au premier tour, pour rejoindre
Fabius au second. En face, DSK, Hollande, Lang et les
autres essayeront de s'entendre tout en se poignardant
avec une allégresse teintée d'inquiétude. Ce que je
dirai, quant à moi, le moment venu, aux Françaises et
Français qui s'intéressent encore à leur avenir, c'est
qu'ils ne pourront désormais compter que sur eux-mêmes
et qu'ils ne s'en prennent qu'à eux si la crise
s'aggrave : après tout, ils tiennent les clés de la maison
et alimentent la caisse. Qu'ils ne gémissent pas s'ils
continuent à en confier la jouissance à de mauvais
syndics.»
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