Histoire de Grésy-sur-Aix

L'origine du château de Loche, situé au sud du village de Droise, remonte au XV^e siècle et son érection en comté date de 1683 (lettres patentes du duc de Savoie du 28 avril). On comprend donc aisément qu'un enracinement aussi ancien ait déterminé le comte de Loche, auteur de cet ouvrage et membre de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, à consacrer, «documents à l'appui», une monographie importante, enrichie de «tableaux généalogiques, cartes et vues, portraits et planches», à la commune de Grésy-sur-Aix qui fut longtemps une seigneurie «de notre chère Savoie», englobant le fief de Loche. Cet attachement particulier ne l'a pas empêché, en effet, d'élargir ses recherches au terroir de Grésy et de ses environs (Droise, Les Ailloud, Les Mellet, Arbussin, le château de Fontany) et de remonter jusqu'aux époques les plus anciennes, celle «où Grésy cessa d'être un lieu inhabité, couvert de forêts», avant la période de l'occupation romaine dont on a retrouvé de nombreuses traces : pierres tombales et inscriptions, médailles et fers de lances, couteaux et éperons, vase lacrimatoire, anneaux d'or... Le Pagus Genevensis, qui incluait Grésy, survécut à la fin de la pax romana (premier royaume de Bourgogne au V^e siècle), mais devint le Comitatus Genevensis sous Charlemagne.

Les prestigieuses familles de Faucigny de Grésy, de Clermont et d'Oddinet de Montfort et la maison de Savoie possédèrent les fiefs de Grésy et de Cessens avant le démembrement (1624-1677). Ensuite les deux fiefs eurent des juridictions distinctes. Après avoir relaté par le menu tous les faits en rapport avec les changements d'appartenance, décrit les châteaux de Grésy et de Cessens, cité les actes officiels et les précisions généalogiques, sans oublier les branches collatérales et «les personnages du nom de Grésy qui n'ont pu trouver place ci-devant», le comte de Loche relate l'histoire de la paroisse (ancienne église fondée par le prieuré de Saint-Nicolas, cité au XII^e siècle, et nouvelle église construite sans doute au XV^e), en établissant la chronologie des curés et des vicaires et celle des prieurs, de Richard d'Albe (1358) à Alexis de Mouy de Loche (1765-1794), en passant par Gaspard Chambey (1563-1572), Humbert de Mouxy (1605-1646), Urbain de Challandière (1655)... Dans ce foisonnement d'informations précieuses pour la connaissance de l'histoire des lieux, l'auteur n'oublie pas les hommes célèbres de Grésy (Philibert-Albert Bally, évêque d'Aoste, Pierre-François Brachet, syndic et maire, François de Mouxy, comte de Loche, général et membre de nombreuses sociétés savantes...), ainsi que la cascade de Grésy et son «site riant et sauvage», tous les lieux environnants dignes d'intérêt, l'histoire municipale de la commune (annales à partir de 1792), son étude démographique et une notice géologique du plus grand intérêt.