Les villes sont confrontées à une nouvelle forme de croissance
urbaine : la métropolisation. Autrefois enjeux de puissance des
États et des religions, elles aspirent désormais à exister en tant
qu'acteur collectif capable d'orienter leur propre développement.
Cette mutation présage-t-elle d'une démocratisation
du gouvernement des villes ou doit-on davantage redouter
que le développement urbain, sous l'effet de la globalisation
de l'économie, soit de plus en plus confisqué par des mécanismes
financiers et technocratiques ?
La réponse ne peut être que nuancée. D'un côté, l'essor
du marketing urbain et le caractère nébuleux de la «gouvernance
urbaine» apparaissent comme les nouveaux masques de
la dépolitisation. Mais de l'autre, les logiques de séparation à
l'oeuvre dans la ville et la nouvelle «grande peur» des pauvres
imposent de faire reposer son développement sur un projet
démocratiquement conçu.
Ce livre se fonde sur une analyse historique, du XIXe siècle
à nos jours, des pratiques adoptées pour «gouverner la ville» ;
il souligne les limites de nos conceptions républicaines du lien
social et l'urgence d'inventer, à l'heure de la mondialisation,
des procédures politiques à la hauteur de la démocratisation
des moeurs.
Cet ouvrage s'adresse aux étudiants et enseignants en sciences
sociales et humaines. Il concerne également les différents acteurs
et professionnels des politiques sociales et urbaines. Il vise enfin
les responsables politiques et les lecteurs motivés par une réflexion
sur la démocratie et la ville.
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