
On a dit que Wolfgang Goethe avait été l’homme heureux par excellence, et cela est vrai en ce sens que la fortune lui a toujours mis généreusement entre les mains tous les moyens de cultiver les hautes facultés dont la nature l’avait doué. L’histoire des lettres offre peu de biographies d’un développement aussi logique et aussi régulier que la sienne...
Goethe a eu, comme tout écrivain, sa période de formation, de maturité et de déclin; mais sa maturité s’est prolongée au delà du terme ordinaire... De plus, il a toujours su découvrir la forme poétique qui pouvait s’approprier à chaque âge de sa vie, à chaque degré de son développement. Toujours aussi, il a trouvé les modèles qui lui convenaient. Il a subi tour à tour l’influence de Shakespeare, de Rousseau, d’Homère, des tragiques grecs, même des élégiaques latins, sans avoir jamais été ce qu’on appelle un imitateur. « Qu’y a-t-il de bon en nous, dit-il quelque part, si ce n’est la force et le goût de nous approprier les éléments du monde extérieur et de nous en servir pour un but élevé? » C’est cette faculté d’assimilation, de transformation et de renouvellement, ce rare mélange d’esprit critique et de génie créateur, qui est la marque distinctive de Goethe, et c’est par là qu’il est le vrai représentant d’une littérature qui, venue la dernière dans l’histoire, n’a pu se constituer que par une combinaison ingénieuse de toutes celles qui l’avaient précédée.
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