
Comment lire une histoire d'amour qui serait celle d'un père et
de sa fille ? Comment la comprendre quand, de plus, elle nous est
racontée par un écrivain maghrébin ? Que la langue française ait
permis à Driss Chraïbi de lever des tabous indicibles en arabe
n'apporte pas une réponse suffisante. Anne-Marie Gans-Guinoune
propose aux lecteurs d'aller plus loin dans la compréhension de cet
écrivain marocain. Le couple incestueux dont il s'agit dans La mère
du Printemps, son 11ème livre, est la mise en mots du fantasme qui
occupe, de fait, l'espace scriptural chraïbien depuis le premier livre.
Grâce à un habile stratagème d'inversion de la situation oedipienne,
le couple mère/fils sur lequel repose l'interdit devient dans le roman
celui du couple père/fille. Dans un dyptique à l'arrière-plan
mythico-historique, on ne s'aperçoit presque pas de l'étrangeté de
cet amour et c'est la plus belle histoire d'amour que Driss Chraïbi
a racontée. L'outil psychanalytique accompagné d'un regard sociologique
permet de déchiffrer cette oeuvre riche et attachante.
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