Depuis les années soixante-dix, la littérature hagiographique de
l'Antiquité tardive et médiévale suscite un intérêt croissant et tend
à être réhabilitée. Loin d'être rejetée du côté de la légende, elle se
définit par sa relation avec la forme historiographique et entretient
des affinités profondes avec l'Histoire, avec laquelle elle a pu être
confondue. Tracer une frontière entre vita et historia relève
souvent de la gageure car au Moyen Âge, la plume de l'hagiographe
rejoint celle de l'historiographe, tandis que l'historien emprunte
volontiers au discours hagiographique sa matière et son écriture.
En effet, le genre hagiographique n'est-il pas, à l'origine, une sorte
d'historiographie spirituelle ? Le discours sur les saints ne
représente-t-il pas l'expression la plus usuelle d'une certaine
historiographie ? En outre, la conception providentialiste d'une
Histoire placée entre les mains de Dieu ne favorise-t-elle pas la
convergence de l'écriture de l'histoire avec l'hagiographie ? Les
études ici réunies s'emploient à répondre à ces questions en
montrant dans quelles circonstances et selon quelles modalités se
réalise l'alliance entre les deux formes de discours, hagiographique
et historiographique, autour de deux grands axes de réflexion : les
enjeux politiques de l'hagiographie d'une part, la relation entre
figures de saints et figures de rois d'autre part.
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