Pour les demandeurs d'asile politique, le Royaume-Uni
fut vers la fin du XXe siècle, synonyme de pays de
Cocagne. Il n'est donc pas étonnant que Frédéric, un jeune
journaliste africain, contraint de fuir son pays ravagé par
les guerres civiles et terrorisé par la dictature du président
Flusi Morobé, l'ait d'emblée choisi pour son exil. Hélas, le
pays de sa Majesté britannique n'a plus rien d'un éden
pour les Arabes, les Asiatiques, les Noirs et autres parias
du village planétaire.
De Londres à Bradford, après mille et une péripéties
où l'humour noir le dispute à une amertume qui met Dieu
et le Hasard sur un même pied d'égalité, Frédéric, ex-correspondant
de la British International Broadcasting
(une radio britannique) décrit à un rythme haletant, ce
qu'il considère comme son parcours du combattant. Il va
même plus loin en le comparant au chemin de croix du
Christ. Mais en bon chrétien, craignant de commettre un
sacrilège, il se ressaisit et finit par avouer simplement que
partir en exil c'est en fait mourir à moitié. C'est que,
objectivement parlant, tout n'est pas que noir dans cette
situation, en dépit d'une insupportable attente.
D'un style alerte et dépouillé, ce premier roman de
François Bikindou va à l'essentiel : braquer le projecteur
sur les harassantes et interminables démarches du
demandeur d'asile politique en Grande-Bretagne. La
sincérité du propos met en scène des personnages et des
événements contemporains qui évoquent un monde «et
en particulier une Afrique» que la politique et les guerres
civiles enlaidissent sans cesse. Un tableau de la
«déprime» !...
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.