Une semaine, à l'écart, à Cerisy : il ne fallait pas moins d'un tel retrait, dans ce lieu
prestigieux de la réflexion, pour pouvoir, en suivant l'itinéraire de François Jullien,
examiner comment rouvrir des possibles de la pensée.
Pour déranger la pensée, en effet, les textes réunis ici croisent les points de vue
les plus divers. Repartant de l'investissement initial du travail de François Jullien,
ils s'interrogent sur l'écart des langues et des pensées de la Chine et de l'Europe
et ce que celui-ci apporte pour envisager à nouveaux frais des questions telles que
celles de la morale et de la stratégie. Mais ils font également voyager d'un pôle à
l'autre, comme entre les pensées de l'universel et de l'intime ; ou entre la pensée de
l'immanence et son expression poétique ; et d'abord entre les ressources premières
de la pensée : les langues et leur traduction. Du fait que François Jullien ne prend pas
seulement la «Chine» comme un objet d'érudition, mais fait jouer à cette référence
le rôle d'un opérateur théorique, le champ balayé est logiquement des plus larges.
Il peut aller de la pensée du commencement et du changement en physique à ce qui
se redessine des enjeux politiques contemporains.
Autant d'approches de prime abord dispersées mais qui font apparaître que c'est, non
du semblable, mais de l'écart et de la tension qu'il organise, que peut se produire du
commun.
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