Jusqu'à la fin de l'époque moderne, les deux îles méditerranéennes
de Corse et de Sardaigne constituent des dépendances
séculaires de voisins plus puissants, Gênes et l'Espagne.
Avec le XVIIIe siècle, leur destin change profondément :
les voici arrimées au royaume de France et à la monarchie de
Savoie, moteur de l'unité italienne. En changeant de tutelle,
elles entrent alors dans le giron d'États-nations contemporains
qui vont s'efforcer de les intégrer.
C'est ce processus de construction nationale française
et italienne, mené dans chacune des deux régions, que ce
livre entend analyser de manière à la fois sociohistorique et
comparative. Rééquilibrant les travaux sur les nations et les
nationalismes au profit d'une recherche résolument empirique,
puisant dans un travail d'archives, il reconstitue les politiques
de nationalisation menées pour l'essentiel entre la fin du XIXe
et le début du XXe siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale.
Passant en revue les phénomènes de scolarisation, de migrations
et de politisation, il montre les rythmes de transformation
contrastés que connaissent deux régions périphériques
voisines mais aussi les limites auxquelles ce processus se
heurte et la réalité de la persistance de particularismes locaux.
Est ainsi offert un regard original, documenté et nuancé, sur
un processus moins différent qu'il n'y paraît, entre France et
Italie : la compréhension de la dynamique de l'État-nation
européen en ressort utilement renforcée.
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