Sollers et la Chine : c'est un livre à la fois nécessaire, évident
(étonnant qu'il n'ait pas encore été écrit) et complètement superflu.
N'y a-t-il pas suffisamment de livres comme cela ? A-t-on besoin de
livres sur les livres ? Les grands livres se suffisent à eux-mêmes ;
ceux de Sollers peuvent très bien se passer des commentaires faits
sur eux. Mais l'a-t-on vraiment lu ? Pas sûr. Je propose ici ma propre
lecture, procédant un peu «à la chinoise», tournant doucement autour
des textes, les redisant un peu autrement, sans essayer de les
forcer comme des coffres-forts qui recèleraient un trésor (le «sens»),
n'y ajoutant rien, montrant cependant comment ils agissent sur
moi, comment je les vis. L'art de citer, par l'unique effet d'une certaine
disposition, éclaire un aspect du texte qui est déjà là. Montaigne
ne procède pas autrement. Et Sollers non plus. Ma démarche
est donc, en quelque sorte, imitative ; j'ajoute un simple fil à la trame
du Livre en train de s'écrire. Car lire, ce que j'appelle lire, ce n'est
rien de moins que changer la vie.
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