Il paraît qu'Akram Zaatari a rencontré Avi Mograbi deux fois à Aubervilliers en 2010.
Il paraît qu'ils ont passé un peu plus d'une semaine à parler et partager leurs expériences, leurs histoires, leurs photos et leurs films.
Il paraît qu'ils ont passé quatre heures à regarder Notre Musique de Jean-Luc Godard, à jouer au ping-pong et que leur seul désaccord portait sur la vie personnelle de Roman Polanski
Il paraît qu'ils ont parlé en petit comité de « l'ennemi » et qu'Akram Zaatari a invité Avi Mograbi à quitter Israël pour venir vivre au Liban.
Pendant sa résidence aux Laboratoires d'Aubervilliers en avril 2010, Akram Zaatari a essayé d'écrire, d'improviser et de proposer une conversation avec un réalisateur israélien imaginé auquel il a donné le nom d'Avi Mograbi. Avec cette conversation, Akram Zaatari revisite les photographies qu'il a faites adolescent pendant l'occupation israélienne de sa ville natale, Saïda, en 1982. Il imagine l'expérience qu'un réalisateur israélien aurait pu vivre pendant ces mêmes années. Akram Zaatari reprend une idée du réalisateur Avi Mograbi dans son film Happy Birthday Mr. Mograbi, où celui-ci invente le personnage d'un producteur palestinien interprété par le véritable producteur palestinien Daoud Kuttab.
Ce texte apporte un éclairage sur le conflit entre Israël et le Liban et sur la complexité de l'histoire récente, sur le découpage des frontières, la mobilité des individus et la notion d'ennemi. Conversation avec un cinéaste israélien imaginé : Avi Mograbi pose aussi la question de ce que signifie le fait d'être un réalisateur de documentaires aujourd'hui.
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