Après mes études de théologie, je me suis engagé dans le combat pour le développement, les droits humains,
la résolution des conflits, le dialogue interculturel et interreligieux, l'écologie, etc.
Arrivé à l'âge de la retraite, je me suis replongé dans la théologie et dans l'histoire et me suis demandé : peut-on encore se dire chrétien quand on se sent si différent de ceux qui se sont proclamés tels au cours des siècles ? J'ai écrit un texte que je destinais à quelques camarades avec qui nous nous demandions si nous avions gardé la foi qui nous a été transmise.
L'un d'eux m'a convaincu de le publier. Ce que j'ai accepté, sans prétendre à une étude académique : j'ai voulu seulement me demander quel sens cela avait pour moi de me dire chrétien après tous les bouleversements que le christianisme a traversés depuis plusieurs siècles. Peut-on, après tout cela, encore affirmer des convictions, et lesquelles ? »
François de Vargas s'interroge, sur sa fidélité à la foi qui lui a été transmise.
« Au terme de cette réflexion, j'ai envie de demander aux chrétiens qui m'auront lu, s'ils peuvent encore me considérer comme un des leurs. Peut-être me diront-ils : "Non, tu n'es pas chrétien, puisque tu ne crois pas telle ou telle affirmation de la foi." Et pourtant, malgré toutes ces divergences avec d'autres chrétiens, j'arrive à la fin de cette réflexion en me disant chrétien résolument. Il y a quelques années j'exprimais certains doutes ou des différences d'interprétation. Aujourd'hui, je n'hésite pas à dire clairement ce que je ne peux pas croire, et je pense que cela me permet d'avoir des convictions claires. Je ne vois pas quel sens cela a de réciter le Symbole de Nicée dont le langage a si peu en commun avec
celui de mon époque, alors que je vois bien celui d'avoir découvert en Jésus celui qui rend possible le pardon. »
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