Atget, un photographe déjà célèbre de son vivant

La fin d'une légende

Eugène Atget (1857-1927) est sans doute le photographe qui a inspiré le plus grand nombre de publications françaises et étrangères. Plusieurs auteurs ont écrits qu'il était méconnu en son temps. Son portrait vieillissant réalisé par Bérénice Abbot, maintes fois reproduit depuis 1930, a contribué à entretenir cette légende du photographe nécessiteux et ignoré, qui persiste depuis un demi-siècle.

Le présent ouvrage démontre que la réalité est bien différente. Il rappelle qu'Atget a vendu, de 1898 à 1927, plus de 17 000 épreuves de ses 8 000 clichés, parfois plus de 1 000 par an, à des institutions publiques (Bibliothèque Nationale, Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, Musée Carnavalet, Direction des Beaux-Arts...).

Il montre que ce photographe avait tissé autour de lui un réseau de relations important, qui comprenait un grand nombre de personnalités encore célèbres aujourd'hui (peintres, graveurs, illustrateurs, architectes, historiens de l'Art et de Paris, collectionneurs...).

Il contient une bibliographie illustrée de 29 publications, ouvrages et périodiques, édités avant 1927, qui donne la liste de 182 reproductions de 158 photographies d'Atget, avec ou sans signatures, publiées de son vivant.

La démonstration est donc faite. La légende est morte.

Atget, qui a vendu toutes ses images à des fonds publics, qui possédait une clientèle de plus de cinq cents noms et dont un grand nombre d'épreuves ont été reproduites dans des publications françaises et étrangères, était bien, un photographe célèbre de son vivant.