«C'est toujours une torture pour moi de présenter mon
«travail». Du point de vue étymologique, c'est parfaitement
cohérent, travail venant de trepalium, en latin, instrument
de torture. [...] Je ne conteste donc pas que l'artiste travaille.
Peut-être même qu'on peut appeler pour les autres artistes
le fruit de leur travail «travail». Mais moi, j'abhorre utiliser
pour le résultat de mon travail ce mot de travail, cela replace
ce que je fais dans un cadre qui ne lui sied pas.
Ce n'est pas un travail, c'est ma vie que je présente dans mes
dossiers, c'est mon cerveau, ce sont mes tripes, c'est mon sang
qui dégouline, c'est moi plus nue que sur toutes les photos qu'on
pourra jamais prendre de moi, c'est une chose innommable qui
ne peut être contenue dans aucun cadre, aucun espace, aucun
temps.»
Après Sexuel transfert, Sophie Taam poursuit ici, telle une
chercheuse, sa plongée systématique dans les méandres de
l'inconscient. L'humour côtoie avec grâce la terreur, l'amour
la haine, le ici le là-bas et la mort la vie. Avec dextérité, sans
ménagement, l'auteure nous emmène dans les univers mis
en parallèle de l'art contemporain et de la psychanalyse.
Archéologie d'une faille se lit comme un polar, porté par le
souffle trépidant d'une écriture sans compromis.
Antona Voyl critique artistique et littéraire
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