
À l'origine du féminisme
en Bretagne, Marie Le Gac-Salonne 1878-1974
Issue d'une famille bretonne, bourgeoise, catholique et plutôt
conventionnelle, Marie Le Gac-Salonne ne peut se résoudre à la
morne vie de mère au foyer à laquelle elle est destinée. En 1905, elle
s'engage dans la lutte féministe pour donner un sens à sa vie. La tâche
est rude. En Bretagne, l'étiquette « féministe », source de scandale, est
difficile à revendiquer pour une bourgeoise et il lui faut une incroyable
volonté pour se lancer dans l'arène. Elle écrit une centaine d'articles
dans des journaux parisiens et régionaux, sous le pseudonyme de
Djénane, adhère à l'Union française pour le suffrage des femmes dès
sa création puis en devient déléguée pour les Côtes-du-Nord en 1912,
menant une propagande active pendant plus de vingt-cinq ans.
Le féminisme réformiste lui procure le moyen d'agir concrètement en
faveur de toutes celles qui souffrent dans leur condition de femme
et pour lesquelles elle éprouve une empathie non feinte. Elle peut se
targuer d'enregistrer avec les autres féministes quelques victoires sur
des sujets qu'elle a défendus dans ses articles, notamment la liberté
pour les femmes de disposer de leur salaire, du congé de maternité,
de la recherche de paternité et, plus tard, d'obtenir la nomination
des femmes au gouvernement. Et surtout, dans la société du premier
XXe siècle qui rechigne à donner aux femmes les moyens d'exprimer
leur pleine mesure, son engagement même a valeur d'exemple.
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