1983-2007

Chante les Pyrénées, encore et toujours.

Le premier tome d'Edmond Duplan s'arrêtait en 1982, année faste où éclorent 120 chansons dont ses incontournables Hymne à l'Adour et Le Refuge. Ce n'était pas un point d'orgue mais le début d'un quart de siècle de nouvelles créations dont 78 sont présentées en ce tome II.

Certes ses moustaches de paysan des Baronnies ont un peu plus blanchi mais on retrouve le « Momond » tel qu'il plaît à ses fans, tantôt lyrique et romantique, tantôt truffandè et pétillant d'humour gascon, sur des mélodies tantôt nostalgiques, tantôt toniques et entraînantes mais toujours faciles à garder en mémoire. Et aussi son art de ciseler les sonorités des sobriquets et des noms de chez nous, comme dans la Noce à Yantou ou dans sa Passéjade en bicicleta qui nous promène à travers villages et hameaux.

L'inspiration en est diverse mais c'est d'abord la montagne, souvent déclinée sur le mode romantique et dont il sait si bien peindre les couleurs changeantes - le dessin est son autre talent. Avec une sensibilité écologique réelle comme dans Les contes de Hount blanque ou ce cri du coeur Tant qu'il y aura des bergers... la montagne sera plus belle.

Ce sont aussi nos racines - sa maîtrise du gascon en fait un héritier des félibres - et l'amour d'un monde rural aujourd'hui balayé par la globalisation : ainsi la saint Glin-glin, petit bijou de sociologie paysanne, ou la malicieuse Braconnière.

Comme Le Sud-Ouest est si beau, il nous entraîne aussi plus loin des Pyrénées : Le Gers millediou !, Bayonne la gasconne, le Roi pruneau avec une prédilection pour les Landes : Tu aimeras les Landes, Le courant d'Huchet, Le roi des écarteurs... Mais bigourdan avant tout il chante aussi Le haricot tarbais !

L'amour, le rugby bien sûr mais aussi l'Histoire dont il est féru continuent à l'inspirer : il chante en 1989 le bi-centenaire de la Révolution dans Hier encore et dresse récemment une fresque de la Lourdes story.

Et quoi de plus entraînant que sa Marche du Printemps ? Le Cantagoy, celui qui a la passion de chanter, est aussi celui qui continue à nous faire chanter, souvent en choeur, meilleur remède contre la sinistrose ambiante de ce début de millénaire !