
Le large éventail des thèmes abordés par Georges Soulès, de
son nom de plume Raymond Abellio, a contribué à sa réputation
de complexité. Honoré de nombreux prix littéraires, ses analyses
nourrissent un intérêt toujours vivant, et les bouquinistes ne gardent
pas un exemplaire de ses écrits plus d'une semaine. Pourtant, son
nom n'est que rarement cité. Le fait est qu'il a beaucoup dérangé.
Son engagement dans la collaboration durant la Seconde Guerre
mondiale aura été une marque d'infamie jusqu'à sa mort. Reste
que le cheminement qui l'y a conduit s'avère emblématique d'une
dérive qui a touché nombre de militants de gauche dans l'entre-deux-guerres.
On mésestime souvent l'étendue de la participation
à la collaboration d'élus, cadres et militants issus de la gauche et
l'extrême gauche ainsi que l'importance des penseurs socialistes
antisémites, notamment Proudhon et Sorel. Ces deux derniers
occupent une place particulière dans l'itinéraire de nombreux
collaborateurs et intellectuels qui teintèrent d'un idéalisme douteux
les couloirs de Vichy.
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