
Parise
Souvenirs encombrants de la Guadeloupe
Française mais noire, libre mais descendante d'esclave, chrétienne mais marquée par une histoire de sorcellerie, voici l'héritage de Thérèse Bernis née en 1920, rebaptisée Parise en l'honneur de Paris.
Donnée pour morte pendant un jour, déclarée à l'état civil au bout du troisième, petite marchande de onze ans, courant dans les mornes pour acheter sa marchandise et la revendre à Pointe-à-Pitre, séduite et abandonnée par les hommes, mère de six enfants nés au gré des rencontres, enfin épousée à cinquante-deux ans, Parise se bat pour vaincre la pauvreté. Elle travaille, travaille toujours. Fuyant les sorts de la Guadeloupe, elle découvre la France où elle mène la vie épuisante d'une femme de ménage parfois sans domicile. En elle, tous les sentiments se côtoient, s'entrechoquent : la colère et la patience, la confiance et le désespoir, la rancoeur et l'indulgence, la tristesse et la rage de vivre.
Parise poursuit un but : celui de faire connaître ses malheurs de la Guadeloupe, afin de s'en délivrer, de les exorciser. Pour raconter, elle s'exalte dans la poésie, elle ferme les yeux et reçoit le réconfort des arbres et du chant des oiseaux qu'elle accompagne de sa voix. Telle une poule dont les plumes, dit-elle, se détacheraient une à une, elle dévide l'écheveau de « ses souvenirs encombrants ». Son récit nous révèle les mille faces de son île natale tout au long du 20e siècle et témoigne du courage de tant d'Antillais qui, comme elle, ont cherché par tous les moyens à vivre dignement.
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