
« On t'imagine recluse dans ta bibliothèque ou dans tout autre tour d'ivoire, mariée à l'écriture et à l'érudition, tu as fait le tour de la planète, as aimé qui bon te semblait, parfois sans espoir de réciprocité, te moquant des conventions comme des différences d'âge, de milieu, de genre, bisexuelle comme si de rien n'était (grâce te soit rendue pour une si belle liberté). Bref, on te voudrait classique et académique, alors que tu es rock'n'roll : la fan de Bob Dylan que tu es me pardonneras l'expression. »
Laure de Chantal s'adresse à Marguerite Yourcenar, celle qui a accompagné son enfance, ses nuits et sa plume. À travers ce compagnonnage intime, fautrice offre aux lecteurs un réenchantement de l'OEuvre yourcenarienne et une esquisse tout en joie de l'académicienne, aux antipodes des ornements et de la poussière du passé.
Au fil des pages, nous voyageons jusqu'à Petite-Plaisance, la maison-cachette de Yourcenar dans le Maine, découvrons son combat en faveur de l'écologie et des minorités, et surtout son désir de liberté.
Yourcenar avant les autres est le grand vent de désinvolture et d'audace tant attendu pour enfin saisir la modernité de Marguerite Yourcenar.
« Laisse-moi te parler de ton nom. Tu choisis l'anagramme, la recombinaison des lettres dans un ordre différent. Avec toutes tes particules et tes quartiers de noblesse - pour l'état civil tu es née Cleenewerck de Crayencour -, tu avais l'embarras du choix, mais tu as mis le Y à l'honneur parce qu'il évoque un arbre aux deux fortes branches ouvertes en direction du ciel. Ce « i grec » m'invite à penser que ton arbre vient du pays d'Homère, Homère qui « ne supportait pas de voir mourir un arbre sans avoir pitié », car ta vision de la nature et de l'écologie puise ses fortes et puissantes racines dans la poésie et la pensée grecques. Et si tu as conservé ton prénom, c'est parce qu'il rappelait une fleur sauvage, libre de tout jardinier et poussant partout, mais aussi une fleur des mers, la perle précieuse, la margarita. Non loin de l'arbre grec pousse la fleur latine, les marguerites étant, selon la mythologie romaine, les larmes transformées de la déesse Astrée. Ton nom est une allégorie de ton oeuvre. »
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