
Si le rôle des Einsatzgruppen dans les assassinats de masse des Juifs en
Europe centrale et orientale est bien connu - entre 1941 et 1943, ils firent
près de deux millions de morts sur le territoire de l'Union soviétique -, la
«deuxième vague» de massacres l'est moins. Elle est pourtant constitutive
de l'ampleur de la Shoah. En 1942, ces massacres tournèrent à un véritable
génocide de voisins, déferlement d'actes de barbarie et d'abominations
perpétrés par une foule de civils encadrés de policiers, volontaires ou
enrôlés de force, qui ne laissèrent aucune chance à des femmes et à des
hommes transformés en bêtes traquées fuyant l'extermination.
Martin Dean démontre, témoignages inédits à l'appui et à l'aide de
rapports, enquêtes et statistiques, que cette explosion de cruauté dépasse
largement le cadre d'une entreprise bureaucratique. En Biélorussie et en
Ukraine, la Shoah n'a pas uniquement revêtu le caractère impersonnel et
industrialisé des chambres à gaz, mais s'est caractérisée par la proximité
des bourreaux et de leurs victimes, voisins et parfois amis, originaires
d'un même village.
La Shoah n'aurait jamais pu revêtir cette ampleur colossale sans la
participation active des policiers recrutés localement pour épauler les forces
allemandes d'occupation. Martin Dean ne donne donc pas seulement à voir
un crime allemand, il dévoile un crime européen.
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