A-t-il suffi à Karl Raimund Popper de dénoncer les «graves erreurs»
du positivisme logique pour se féliciter d'être le fossoyeur de Ludwig
Wittgenstein ? La pomme de discorde philosophique entre ces deux
auteurs, telle qu'on en a l'expérience à travers «l'affaire du tisonnier»,
peut a priori donner l'impression que les critiques engagées par Popper
contre Wittgenstein - qui a ignoré les questions essentiellement
philosophiques de nature éthique - ont contribué à la mort totale du
vérificationnisme. Sauf à faire fi des développements ultérieurs du
falsificationnisme, de l'ouverture incontrôlée de la science à la non-science,
et de la réappropriation de la métaphysique, il faut admettre
que Popper n'a pas tout à fait triomphé de Wittgenstein.
Au-delà de la relation orageuse qui a existé entre ces deux auteurs,
il faut relever que l'auteur du Tractatus logico-philosophicus n'a pas permis
à la critique poppérienne de prospérer. Il a revisité son dogmatisme
et même l'a abandonné. Dans cet ouvrage, qui vient à point nommé,
Roger Mondoué et Philippe Nguemeta invitent à saisir l'intérêt
épistémologique du débat entre Popper et Wittgenstein, notamment
le passage que ce dernier effectue du logicisme aux «jeux de langage».
En raison de sa densité analytique et historique, leur ouvrage, d'une
actualité saisissante, questionne la rationalité scientifique actuelle,
aborde la place de la méthode, et la question des frontières de la science.
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