«Varta est un créateur averti qui recherche et qui trouve la clarté et la
science mystérieuses qui apportent la vie à un visage inconnu. Varta,
ayant trouvé et saisi au vol cette lumière, dont d'autres préfèrent
voiler l'éclat, rentre chez lui, dans son atelier. Il est content, presque
heureux, comme l'homme qui a accompli une bonne action et qui,
malgré qu'il en ait, attend une récompense compréhensive.»
Pierre Marc Orlan
L'envie et l'inspiration de Varta pour l'art du portrait photographique semblent être
nées de l'observation répétée d'un livre qu'il aimait particulièrement : Faces of
Destiny du photographe canadien d'origine arménienne Youssuf Karsh, où figurent
des célébrités anglo-saxonnes (la reine Élisabeth II, Roosevelt, Rockfeller...). Le
portrait photographique est sa passion. C'est ce qui l'amène à frapper à la porte de
Pierre Mac Orlan, vers 1960. Il réalise son portrait et par son intermédiaire, approche
Juliette Gréco, Jean-Pierre Chabrol, Georges Brassens, Philippe Gérard... De fil en
aiguille, une personnalité l'introduisant auprès d'une autre, il rassemble entre la fin
des années 1950 et 1964 une série de cinquante-trois portraits, réunissant écrivains,
peintres, dessinateurs, comédiens, danseurs, chanteurs, compositeurs et autres
personnalités célèbres de la société française de cette époque d'après-guerre.
Varta décède à Poissy, en 1984 à l'âge de 57 ans, laissant derrière lui cette galerie
de portraits, qui constitue aujourd'hui un témoignage unique à la fois sur une
pratique photographique, et sur une époque.
«Je choisis un visage quand il a quelque chose à me dire. L'image reste
fixée en moi, et elle m'obsède jusqu'à ce que je m'en débarrasse en la
fixant sur le papier. À 40 ans, je me suis aperçu que ce que je cherchais,
c'était la qualité de l'homme, et mon travail m'a servi à cela ; sans lui,
je n'aurais pas pu approcher ces gens que je connais maintenant...»
Minas Vartabedian
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