1856 : Raphaël Pumpelly, jeune Américain de 19 ans, étudiant en Allemagne, débarque à Bastia poussé par sa curiosité naturelle. Il ne connaît rien de l'île et n'a fait que l'entrevoir depuis la Toscane où il est en villégiature sanitaire. À Livourne, il a pourtant, en cet éclatant jour de printemps, sauté sans hésiter dans le bateau qui part pour la Corse.
À l'inverse de nombre de ses contemporains, il n'est pas attiré par la figure de l'Empereur qui brille de mille feux dans les ouvrages et les revues du monde entier et qui alimente alors le tourisme insulaire. Ce sont les montagnes qui guident son instinct et le mènent à s'immerger en leur sein plusieurs mois durant. Vivant auprès des bergers, il en oublie jusqu'à ses proches. Car il est pris de passion pour ce qui deviendra l'histoire de sa vie : la géologie. Et justement, les reliefs de l'île lui offrent un espace inédit, méconnu, d'une richesse insoupçonnée. Il fomente d'ailleurs les prémisses de ses travaux ultérieurs en Corse où il reviendra dès 1857, pour un nouveau long séjour scientifique et humain tout aussi exaltant...
1918 : Le vénérable professeur de géologie, devenu une sommité de sa discipline, reprend ses cahiers pour rédiger ses « réminiscences ». La Corse s'y trouve en bonne place et plusieurs chapitres détaillés racontent l'aventure du jeune homme qu'il fut comme s'il était à nouveau là, vivant de peu parmi les bergers, derrière leurs troupeaux, dans les bergeries de pierre sèche et de bois, entre ciel et montagne, comme aux temps immémoriaux où l'homme faisait un avec la Nature. « Une vie sauvage » - comme il se plaît à l'évoquer -, dont il sait en homme désormais accompli, bourlingueur sa vie durant, toute la magnificence.
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