«Un puits de lumière l'éclairait à la verticale, rendant encore
plus sinistre ses deux montants dressés. Le travers du
tranchoir luisait faiblement, retenu en position haute par une corde
coulissante sur un système de poulies. Le billot, la panière ouverte,
tout était en place, jusqu'aux cinq marches du petit escalier de
bois qui permettait de monter à l'échafaud.»
Le lieutenant Déveure, alias «le Boiteux», est cette fois en train
de perdre l'humour caustique qui le caractérise. Il aurait dû se
méfier. Quand il a décidé d'attendre à sa sortie de prison Maurice
Albertin, l'homme qui l'a estropié dix ans auparavant, Granier, son
adjoint, s'est inquiété. Provocation ? Règlement de comptes ?
Granier se trompait. Le Boiteux n'a pas le goût de la vendetta. Il a
seulement de l'intuition.
Une liberté conditionnelle va rarement de pair avec la vie de
château, et pourtant c'est bien vers un château, celui de Boivillère,
qu'Albertin mène le Boiteux. Et jusque dans une salle où une
guillotine en exposition n'attire pas seulement les visiteurs, mais
aussi l'horreur.
Juge, notables du Rotary, junkie décervelé ou jeune guide archéologique,
ils sont nombreux les habitants de Seillans, de sa région
et même de l'étranger, à tourner autour de la «veuve».
Pourquoi ? Internet apportera une réponse au goût plus amer
qu'un baiser de Malmédy. Une réponse qui laissera le Boiteux
agonisant et fera dire à un personnage horrifié : «Pardon pour
tous les hommes. Pardon.»
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