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' De Kerouac, on a surtout lu Sur la route et Les Clochards célestes, mais on connaît peu The Town and the City. C’est pourtant le premier roman de Kerouac, publié en 1950, celui qui annonce l’inspiration fabuleuse d’un auteur prolifique.“The Town”, c’est en fait Galloway (Massachusetts), petite ville de tisserands où s’écoule une existence mi-rurale, mi-citadine, celle de la famille Martin, unie par l’affection mais surtout soucieuse de faire durer les bonheurs fragiles – le cidre qu’on boit au gallon, le chahut des polkas, et l’émoi des premières tendresses, sous les feuillées tremblantes. “The City”, le New York des années 1940, en est la figure d’opposition, où le jeune Peter Martin entamera sa carrière de footballeur tout en découvrant l’ébullition de la vie urbaine, mais aussi la fureur poétique – le roman retrace l’émergence prometteuse de la Beat Generation, chacun des personnages de la “city” incarnant un adepte du mouvement : Leon Levinsky est Allen Ginsberg, Kenneth Wood est Lucien Carr, Will Dennison campe William Burroughs.
Il faut relire The Town and the City, ce roman sur lequel Kerouac a planché de 1946 à 1948, qui dépeint avec une gaieté triste, comme s’il s’agissait d’une civilisation vouée à disparaître, la beauté brute des cols bleus, la force de leurs traditions et de leur musique folk. ' Marion Bet, Zone critique.