On a pu dire que le projet poétique d'Esther Tellermann
s'identifiait à celui d'un récit énigmatique, dont chaque
séquence déterrerait un nouveau chapitre, une tablette
invisible ou enfouie. De psaumes chiffrés en ciels bardés
de jaune -jours égrenant leurs dits à la recherche d'un
nom d'homme- les quatre parties qui composent l'ouvrage
ne dérogent évidemment pas à cette règle, oscillant
entre le mystère du mythe et la violence du présent.
Mais l'on s'aperçoit, à voir l'auteur s'avancer plus décisivement
de livre en livre vers la contrée tangible qui la
hante - cette terre des morts et des vivants dont la
parole resurgit au détour de ses strophes - que c'est un
portrait aussi qu'elle dessine, un paysage intérieur dont
le chant porte l'ombre exacte. Et qui donne à sa poésie
cette couleur singulière, d'argile mélangée de sable,
rehaussée çà et là d'un éclat d'or. Ou d'écarlate.
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