
Les garçons et filles Sourds se trouvent inscrits «en langage» grâce à
leur famille : ils sont ainsi spontanément poussés à parler avec les
mains et à entendre avec les yeux. Très précocement, grâce à la langue
des signes française (LSF), ils peuvent accéder aux langues écrites et
vocales. Or paradoxalement, les dispositifs d'accueil de notre pays font
barrage à une telle modalité de dire. Pourquoi donc persiste-t-on,
contrairement à certains pays voisins, à entraver cette prise de parole
gestuelle ? Pourquoi les dispositifs éducatifs d'accueil des enfants
Sourds relèvent-ils le plus généralement d'une telle logique rééducative
et renoncent-ils par là même à être de véritables espaces d'accès
au savoir et à la culture ? Comment pourrions-nous, par l'instauration
d'un accueil précoce et d'une scolarisation bilingues, expérimentés
dans d'autres pays, faire réellement place à ces «signes pour le dire» ?
Sous forme d'une «lettre à une amie», l'auteur propose un parcours
et une analyse des préjugés existant à l'encontre des Sourds encore
trop souvent considérés comme des «malades à soigner», des «handicapés
du langage et de la parole», et non des sujets désirants. Il
montre combien nous demeurons sourds à ce que ceux-ci pourraient
nous enseigner, et en quoi l'accueil que notre société réserve aux
Sourds est emblématique de notre rapport à l'altérité et de notre difficulté
à vivre ensemble.
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