
Silvina Ocampo
Récits d'horreur et d'humour
L'oeuvre narrative de Silvina Ocampo (Buenos Aires, 1903-1993) est souvent associée à la longue tradition du récit fantastique du Río de la Plata, au même titre que celles de Quiroga, Borges, Bioy Casares, Cortázar... Silvina Ocampo n'est pas la seule non plus à susciter chez son lecteur ces frissons d'horreur propres à lui faire fermer le livre... pour le rouvrir aussitôt, et le relire. Et par là, elle fait encore partie d'une lignée qui remonte bien loin. « Comme on peut s'y attendre avec un genre relié d'aussi près à une émotion primaire - écrivait Lovecraft - le récit d'horreur est aussi vieux que la pensée et le langage de l'homme eux-mêmes ». L'originalité de l'écriture de Silvina Ocampo, cependant, tient en grande partie à son art de mêler des motifs aptes à provoquer cette frayeur universelle et primaire dont parle Lovecraft, avec des éléments de la plus grande banalité, du plus grand prosaïsme et, aussi, de la plus grande « argentinité ». Toute une panoplie de détails kitsch, de clichés et de stéréotypes se conjuguent ainsi avec des images de l'horreur : le cadavre et le meurtre, le corps difforme ou handicapé. Ces deux versants se concilient et se « conjurent » mutuellement dans une esthétique tout à fait personnelle, dont il s'agit dans ce livre de démonter les rouages.
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