
Les pièces historiques et les tragédies de Shakespeare apparaissent ici
comme la ressource d'une interrogation philosophique infinie sur ce qu'est
l'histoire, le sujet, la négativité du langage, son rapport à l'image - en fin de
compte sur les ambiguïtés de la construction d'un monde à laquelle la
philosophie elle-même est partie prenante. La philosophie du théâtre révèle
un langage créateur et destructeur de mondes, traversé de doutes et exposé
à tous les inconforts de l'aventure historique - un langage qui trouve dans le
drame shakespearien (Hamlet, Richard II, Richard III, Roméo et Juliette,
Le Roi Lear, Othello, Macbeth) le lieu d'épanouissement de toutes ses
équivocités. Car au-delà du phantasme de la systématicité et de la clôture de
la connaissance, la vie même s'accomplit dans le mouvement d'un langage
qui invente des mondes au risque de lui-même, au risque de ses univers
tragiques. Dès lors, la philosophie elle-même ne serait-elle pas une création
théâtrale qui s'ignore ou se nie ? Il ne s'agit pas ici de faire de Shakespeare
un philosophe mais de reconnaître dans son oeuvre une incitation à penser le
langage philosophique dans sa propre mise en scène - créations concrètes et
sans cesse recommencées de mondes infinis.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.