Le sacrifice hante la conscience occidentale. Plongeant dans une origine barbare, répugnante, d'une part, spiritualisé dans les mystiques les plus hautes, d'autre part, le sacrifice se situe à l'intersection d'innombrables paradoxes devant lesquels l'homme dit « civilisé » ou « moderne » hésite, doute, voire est pris de vertige. S'il était possible de mépriser complètement la question, ou d'inventer autre chose, l'institution sacrificielle serait doucement tombée en désuétude, à la satisfaction générale. Mais aujourd'hui, alors que le problème de la violence reste d'une actualité brûlante, alors que les exigences de l'individualisme vantent toujours plus le mythe d'un épanouissement de soi, alors que les angoisses profondes de l'homme ne sont pas apaisées, l'intelligence du sacrifice offre peut-être un chemin de conscience vers une sérénité nouvelle. L'évangile a profondément changé la notion sacrificielle, pour en indiquer la réalisation eucharistique. Si, au milieu d'intenses polémiques, externes et internes, l'Eglise catholique maintient que la messe est un sacrifice, le croyant est invité à s'interroger sur son rapport au rite ; il pourrait même y trouver une étonnante joie.
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