
« Il existe une région du globe qui se distingue profondément de toutes les autres au point de vue humain. Dans l’ordre de la puissance et dans l’ordre de la connaissance précise, l’Europe pèse encore aujourd’hui beaucoup plus que le reste du globe. Je me trompe, ce n’est pas l’Europe qui l’emporte, c’est l’Esprit européen. » Ainsi pouvait encore s’exprimer Paul Valéry il y a un siècle. Vision maximaliste, arrogante de positivité et de suprématisme sans doute, mais qui témoigne d’une réelle confiance en la puissance civilisationnelle – que la Grande Guerre put décréter mortelle – des peuples quand ils consentent à s’unir pour redéfinir leur identité, penser leur destin, tracer leur futur. Trois quarts de siècle après la déclaration de Robert Schuman, le 9 mai 1950, qui jetait les bases de la construction européenne, que reste-t-il de cet esprit ? La production et le commerce de matières l’ont-ils définitivement emporté sur l’échange des vues, la circulation des goûts, le partage des idées ? Les contributions de notre dossier offrent autant de regards, parfois décentrés ou inattendus, mais toujours pertinents, qui nous prouvent qu’en Europe le règne de la quantité n’a pas supplanté celui de la qualité.
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