PENSER LA GUERRE
L’Europe s’arme, la Russie menace, les États-Unis se désengagent. Le temps semble venu de penser la guerre, comme le propose le numéro de novembre de la Revue des Deux Mondes. Pour Charles de Gaulle, la guerre est inhérente aux sociétés, elle traduit les passions des êtres humains et leurs antagonismes naturels. Obsédé par le futur, il a toujours fait de la préparation à la guerre une priorité absolue. Le général éprouvait une forme de fascination pour la guerre non pour sa violence mais à cause de l’énergie collective, du sens authentique du devoir, de la grandeur morale d’un peuple que l’on voit dans ces moments-là.
La France, longtemps protégée des guerres subies et attachée à un langage diplomatique euphémisé, redécouvre aujourd’hui, comme nous l’explique Jean-Dominique Merchet, qu’elle a de véritables ennemis — islamistes, Russie, puissances autoritaires — dans un monde redevenu tragique. Un contexte qui oblige l’Europe à renforcer d’urgence sa dissuasion nucléaire et conventionnelle pour éviter un dangereux « déficit de dissuasion ». Nouveau champ de bataille, le cyberespace est un enjeu stratégique majeur, où États et acteurs non étatiques mènent espionnage, sabotage et manipulation à grande échelle, brouillant les frontières entre guerre et paix. Brouillage aussi des mots dans le langage commun où la rhétorique guerrière est galvaudée (guerre sanitaire, guerre des prix...), réduite à sa forme incantatoire.
Boualem Sansal est emprisonné depuis un an en Algérie. Triste anniversaire d’une détention arbitraire inscrite dans la continuité du despotisme et du contrôle politique en place à Alger, que nous retraçons.
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Bonne lecture !
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