Le projet d'un livre sur Rembrandt accompagna longtemps Jean Genet.
Il découvre l'oeuvre du peintre au début des années 1950 lors de séjours à
Londres, puis à Amsterdam, Berlin et Vienne, et lui consacre un premier
texte, publié dans L'Express en 1958. Au début des années 1960, Genet y
travaille encore, mais en avril 1964, apprenant la mort de son ami Abdallah,
il détruit le contenu d'une valise pleine de ses écrits. Ne subsistent des pages
consacrées à Rembrandt que deux manuscrits, miraculeusement sauvés, qui
formeront « Ce qui est resté d'un Rembrandt déchiré en petits carrés bien
réguliers, et foutu aux chiottes », publié en revue en 1967. Bien que Genet
les ait insérés dans ses Oeuvres complètes, ces textes resteront confidentiels et
il n'en verra pas d'édition illustrée de son vivant.
En 1995. les Éditions Gallimard réalisent enfin le projet inabouti sous la
forme d'un livre d'art qui révèle toute la puissance de la réflexion de Genet
sur Rembrandt. C'est cet ouvrage, épuisé depuis longtemps, que revisite
aujourd'hui la collection « L'Arbalète ». Illustré de l'ensemble des tableaux
cités par Genet et complété d'une notice historique inédite, il viendra
désormais voisiner avec L'atelier d'Alberto Giacometti, le plus célèbre de
ses écrits sur l'art.
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