L'enfant, étymologiquement, c'est «celui qui ne parle pas». Il aura
fallu attendre le XXe siècle pour qu'il devienne un sujet dont les
adultes devaient apprendre à écouter les désirs et les besoins. Il est
désormais protégé par des textes de loi qui ont proclamé ses droits
avec une éloquence croissante. Dans cette dynamique de protection et
de renouvellement de la perception de l'enfance, la médecine - par le
biais de la puériculture et de la pédiatrie - a tenu un rôle de premier
plan. Le développement récent de la médecine de la reproduction a
cependant suscité des inquiétudes. La liste des nouveau-nés issus de
manipulations biotechnologiques parfois équivoques s'allonge chaque
jour davantage. Que faire ? Au niveau international, de plus en plus
nombreux sont les États qui autorisent par exemple le choix du sexe
de l'enfant à naître pour convenance personnelle ou la pratique dite
des «mères porteuses». Faut-il baisser les bras et renoncer à toute
tentative de régulation des pratiques de procréation assistée ? Entre le
fatalisme ultralibéral et le repli réactionnaire, l'ouvrage de Pierre Le
Coz s'efforce de trouver une troisième voie qui mette en balance la
souffrance des couples infertiles et le souci de l'équilibre psychologique
des générations futures. Il se propose de repenser les pratiques
actuelles à la lumière d'une philosophie de la famille qui redonne sens
et cohérence à la médecine reproductive en balisant son champ
d'intervention.
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