Aux États-Unis, au plus fort de la Guerre froide, un nouveau
projet visant à redéfinir la rationalité suscita l'intérêt
d'intellectuels brillants, de politiciens influents, de
fondations fortunées et des hauts cercles de l'armée. En
s'appuyant sur les sciences humaines (psychologie, sociologie,
sciences politiques ou économiques), ces différents
acteurs s'engagèrent dans une campagne intellectuelle
visant à comprendre ce que la «rationalité» devrait être et
de quelle manière elle pourrait être investie. Quand la raison
faillit perdre l'esprit remet en scène ceux qui jouèrent
un rôle clef dans ce programme (Herbert Simon, Oskar
Morgenstern, Herman Kahn, Anatol Rapoport, Thomas
Schelling et bien d'autres encore), ainsi que les institutions
qui les appuyèrent - la RAND Corporation, le Center
for Advanced Study in the Behavioral Sciences, la Cowles
Commission for Research and Economics, le Council
on Foreign Relations. Ces décideurs exploitèrent cette
vision de la rationalité (optimisation, rationalité algorithmique
et mécanique) dans leur quête de compréhension
de phénomènes aussi divers que l'économie des transactions,
l'évolution biologique, les élections politiques,
les relations internationales ou la stratégie militaire.
En plongeant le lecteur dans le climat intellectuel de la
Guerre froide, cet ouvrage expose ce qu'être «rationnel»
signifiait dans un monde au bord du précipice nucléaire.
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