Un nom célèbre, un auteur ignoré, une oeuvre inconnue :
Corneille est le continent perdu de notre littérature. On lui
associe, au mieux, une demi-douzaine de pièces alors qu'il
en a écrit trente-deux. On connaît Le Cid, Horace, Cinna,
Rodogune, mais on a oublié Héraclius, Attila, Suréna...
La chronologie elle-même a été comme écrasée par la rétrospective
historique : lorsque Molière et Racine commencent de
porter leurs oeuvres sur la scène, vers 1660, Corneille a déjà
près de soixante mille vers à son actif, dont plus de quarante
mille pour le théâtre.
L'auteur n'est pas mieux connu : l'officier de justice, père de
sept enfants, semble s'être appliqué à ne laisser que ses vers
comme vestige de son passage. Qui sait qu'il habita sa maison
natale jusqu'à l'âge de cinquante-six ans, qu'il fut avocat du roi,
que ses pièces ont triomphé à Paris ? Qui sait encore qu'il fut
nommé procureur des états de Normandie par Mazarin en
1650, pendant la Fronde, et qu'il perdit cette charge dès
l'année suivante ?
Dans son enquête, André Le Gall fait apparaître le portrait
vivant d'un «poète de théâtre» dont l'oeuvre, fondatrice en
son temps, garde toute son actualité. Grandeur de courage et
nostalgie du héros : c'est la part de Corneille dans le choeur des
poètes. Mais ce n'est pas la seule : Corneille est aussi l'auteur
des Stances à Marquise Thérèse Du Parc, le poète ébloui et
désinvolte de la femme.
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