Si la force émotive naît de l'image, si l'image se vit en tant que
réalités d'autant plus rapprochées qu'elles nous viennent du plus
lointain... ces Petites pièces pour voix seule, dès lors, nous
donneraient bien à voir et à entendre. Ne supposent-elles pas, en
effet, à les lire, chacune, l'une après l'autre, telle vie hors de la vie -
et pourtant, ne s'exerçant qu'en elles ?
Ici, elles sont le coeur tremblé d'une légende andalouse, qui,
pour illusoire qu'elle soit, n'en demeure pas moins au plus près de
nous : celle de Doña Blanca qui, découvrant dans son étrange
palais le vieil escalier gardé si longtemps secret - aurait bravé les
interdits.
C'est ainsi qu'elle se serait retrouvée dans l'incapacité
d'échapper au sous-sol de la demeure et de ses dépendances.
La légende ajoute qu'à bien écouter, chacun perçoit, la nuit,
les plaintes de la recluse. Et ce sont bien ces plaintes, brèves, le
plus souvent, au langage heurté - que le texte cherche à faire
entendre. Elles se succèdent, le structurant d'elles-mêmes, allant
de l'appel - à la vocifération, de la vocifération, à la prière.
Plaintes plurielles, soit !, mais seules au demeurant, comme l'est
celle de l'être en proie à un monde qui lui est hostile.
Quelque espoir demeure malgré tout : qu'elles surgissent -
montent - cela ne peut être que des entrailles de la terre. Cela ne
se peut qu'au coeur du patio.
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