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Critique de la trivialité

Les médiations de la communication, enjeu de pouvoir

Wikipedia, web 2.0, réseaux sociaux, intelligence des foules, communication virale : ces révolutions annoncées s'inscrivent dans une histoire ancienne. Les hommes n'ont cessé d'exploiter la circulation de la culture dans la société et d'en faire des métiers, des dispositifs, des industries. À l'issue d'un travail de longue haleine, Yves Jeanneret analyse ces processus et en discerne les enjeux. Pour ce faire, il revient sur les fondamentaux de la communication et en tire une théorie renouvelée du social.

Il lance aussi une alerte résolument politique. Que deviennent les médias à l'heure où l'on annonce la fin de la médiation ? Quelles sont les incidences du capitalisme médiatique sur la culture ? L'impératif de trivialité peut-il aller de pair avec une société créative ?

Manuel fondamental de sciences de l'information et de la communication, exégèse de l'histoire intellectuelle, cabinet de curiosités, proposition théorique, essai, manifeste, Critique de la trivialité est une oeuvre hors du commun. L'auteur s'appuie sur les acquis d'une recherche érudite afin de nous offrir une proposition fertile pour les sciences sociales et indispensable au débat public, appelant au déploiement d'une pensée partagée et dialoguée.

Choisir de publier cette oeuvre, c'est s'engager à marquer durablement les esprits. Ce livre exige un effort. Il se lit attentivement, chemin intellectuel faisant. Il nous concerne tous, chercheurs, étudiants, médiateurs de la culture, acteurs des médias, citoyens, avides de saisir le sens de nos gestes et le rôle que se donnent et nous donnent ceux qui façonnent les industries culturelles. En éclairant les conditions du « pouvoir-faire communicationnel » au coeur de la production du social, il nous permet de penser notre activité et notre contribution au sein d'un espace à la fois théorique, éditorial, médiatique et institutionnel. Loin de toute approche naïve des promesses et de toute analyse globalisante des logiques de communication, il nous plonge dans le détail des formes matérielles et textuelles de l'expression. La théorie de la trivialité conçoit la culture comme une pierre qui roule et amasse mousse. Ce faisant, elle aide à requalifier certaines dynamiques actuelles des industries de la culture et de la communication, habiles à faire de la mousse et à en tirer bénéfice.

Le lecteur ressort de Critique de la trivialité avec la passion de comprendre, l'envie de poursuivre la discussion et la perception aiguë de ses responsabilités.