
Le nom d'Honorat de Bueil, sieur de Racan (1589-1670),
reste associé à celui de Malherbe, dont il fut, avec Maynard,
le principal disciple. Son unique pièce de théâtre, Les
Bergeries, connut un succès immédiat, et fut considérée
par ses contemporains comme le modèle absolu de la pastorale
française. Mais avant d'être dramaturge, Racan est
surtout un poète : associé de bonne heure aux recueils collectifs
qui regroupent les vers lyriques des écoliers de
Malherbe, il a également consacré sa longue existence à
polir une paraphrase exhaustive des 150 psaumes de
David. Académicien, homme d'épée, il est un témoin attentif
de la vie intellectuelle parisienne ou des campagnes
militaires de Louis XIII ; mais dans le même temps, cet
esprit nonchalant se souvient qu'il est un aristocrate de
haute lignée. Il cultive son image d'écrivain dilettante,
délaisse volontiers Paris pour sa Touraine natale, et surtout,
reste attaché à son indépendance. Celui qu'on a un
peu rapidement considéré comme «le singe de Malherbe»
(Marie de Gournay) sait aussi prendre ses distances avec
les règles contraignantes établies par son maître : le biographe
respectueux de la Vie de Malherbe laisse aussi
entendre une fière revendication d'autonomie, et la volonté
de demeurer Orphée plutôt que de se faire orfèvre.
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