
J’aime, dans mon tram 82, la pluralité des mondes, les bouts de vie qu’on entrevoit, les histoires inscrites dans les corps, les dérives intérieures, les langues qui se répondent d’un continent à l’autre, venues du Congo, du Maroc, du Brésil ou du Bélize, d’Ithaque ou d’Italie, les discours qui s’entrechoquent, le désir qui perce parfois au détour d’un regard.
Nous ne dansons guère qu’entre nous, pas avec les tigres du Bengale, ni avec les branches du saule agitées par le vent, pas plus qu’avec les bandits de grand chemin, les trafiquants de la mer Rouge, les infatigables arpenteurs du désert, les intouchables de nos villes… Et souvent, même le proche nous est étranger.
Les nouvelles rassemblées ici arpentent en finesse des territoires familiers et les relations qui s’y nouent?: au sein d’un salon de coiffure, d’un snack marocain ou d’un atelier de couture réunissant des femmes sans papiers, dans une ZAD du côté d’Arlon ou sur une ligne de tram à Bruxelles. Elles nous invitent, avec ironie et légèreté, à découvrir de multiples façons d’habiter le monde, dans l’espace physique comme dans l’imaginaire.
Né en 1957 à Seraing (Wallonie, Belgique), Carmelo Virone partage sa vie entre Liège et Bruxelles. Il a publié des nouvelles, des poèmes, des essais, un récit sur l’enfance de sa mère en Sicile ainsi que de nombreuses critiques d’art et de littérature. Il a longtemps dirigé la principale revue de critique littéraire centrée sur la littérature de Belgique francophone.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.