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Moil Flanders (1722) s’apparente par son sujet, au genre des chroniques scandaleuses en vogue au dix-huitième siècle. Mais si le goût pour le plus simple libertinage influence clairement la forme et le contenu de la première partie, il ne masque pas une sérieuse critique de la société. La forme de l’autobiographie fictive donne à voir les causes de cette attitude en mettant en scène les peurs et les désirs les plus intimes de l’héroïne, et présente au lecteur un personnage doté d’une profondeur ontologique qui annonce le roman psychologique. Le glissement du personnage de la prostituée vers le personnage de la voleuse indique une relation d’agressivité croissante face à la société : l’affranchie devient révoltée lorsque disparaît la possibilité de recourir aux armes traditionnelles des femmes. La narratrice commente l’attitude de son héroïne et fournit au lecteur des clés pour déchiffrer le fonctionnement du texte : l’histoire est une mise en abyme des techniques narratives et de leurs enjeux. Ce qui importe c’est la présentation d’un personnage conscient et volontaire qui affirme son indépendance au-delà des restrictions sociales. Quand les règles de la société reprennent leur force dans l’intrigue, la narratrice prend le relais de l’héroïne pour conserver au personnage de Moll son caractère extraordinaire. L’identité entre l’héroïne et la narratrice se trouve au centre de l’intérêt littéraire du texte qui met en scène un orgueil démesuré. La démesure apparente entre la partie accordée au récit des aventures amorales et celle consacrée à la rédemption, s’équilibre par l’intervention fréquente d’allusions au repentir au moment même où l’héroïne semble tirer profit de ses méfaits. D’autre part, l’intercession de la grâce transforme le sens du roman : la chronique scandaleuse s’inverse en chronique merveilleuse de la miséricorde divine qui n’abandonne jamais le personnage, même dans les épisodes en apparence les plus sordides. La narratrice prend ses distances vis-à-vis de l’héroïne sans jamais rejeter le passé. Mais elle transcende dans le présent de l’écriture le passé de l’action qui se trouve réduit à l’état de matière première pour la réflexion. La narratrice, sujet de l’écriture, affirme sa supériorité sur l’héroïne, objet du discours. L’histoire d’abord présentée comme un compte rendu de faits réels devient une fable, c’est-à-dire une histoire construite pour illustrer une morale. Le lecteur doit prêter attention non au plaisir du texte mais au but moral du livre : l’histoire est devenue prétexte. Après avoir retracé l’itinéraire menant à la rédemption de l’héroïne pécheresse, l’auteur étudie comment le texte se met en scène lui-même pour entraîner le lecteur dans une réflexion sur la définition du genre littéraire. Le principe de reconstruction, sur lequel l’artifice de la fausse autobiographie fait porter l’attention, met en évidence la structure du texte qui révèle le principe fondamental de théâtralisation du moi et l’avancée vers une écriture moderne.